Environ 20 000 prostatectomies totales sont réalisées chaque année pour traiter un cancer localisé de la prostate. Un chiffre aujourd’hui en baisse grâce à l’évolution des stratégies de traitement : surveillance active, radiothérapie, curiethérapie… « Avec l’introduction du dosage du PSA dans les années 1980, de nombreuses ablations de la prostate ont été réalisées, indique le Dr Charles Dariane, chirurgien urologue spécialisé en onco-urologie. Un grand nombre de cancers peu agressifs et asymptomatiques ont été retirés alors qu’un simple suivi régulier — par dosage du PSA, IRM et nouvelles biopsies — aurait suffi. C’est désormais la stratégie privilégiée pour les cancers débutants. »
Peut-on vivre sans prostate ?
Oui, il est tout à fait possible de vivre sans prostate. « Mais on ne peut alors plus procréer naturellement, précise le spécialiste. En effet, la fonction essentielle de cette petite glande - située sous la vessie et en avant du rectum - est de produire une partie du liquide spermatique afin de favoriser la mobilité des spermatozoïdes ». Par ailleurs, l’ablation de la prostate peut avoir des répercussions sur la fonction érectile et la continence urinaire.
Prostatectomie radicale : comment se déroule une ablation de la prostate ?
Réalisée sous anesthésie générale, l’ablation de la prostate consiste à retirer la prostate en totalité, ainsi que les vésicules séminales, voire les ganglions lymphatiques pelviens.
Plusieurs techniques peuvent être utilisées :
par chirurgie classique, via une incision abdominale sous le nombril ;
par chirurgie coelioscopique classique, en pratiquant de petites incisions afin d’insérer les instruments et une caméra dans l’abdomen ;
par chirurgie coelioscopique robot-assistée, utilisant les mêmes petites incisions, mais où le chirurgien manipule un robot.
Quelle est la durée de l’hospitalisation ?
Ces techniques chirurgicales innovantes ont l’avantage de raccourcir les temps d’hospitalisation (d’une journée à quelques jours) et de favoriser une récupération plus rapide. À la suite de l’intervention chirurgicale, il est possible de présenter :
une douleur au niveau de la plaie ou de l’abdomen qui sera soulagée par des antalgiques ;
une gêne liée à la sonde vésicale (cathéter inséré pendant l’intervention et qui sort par le pénis pendant une semaine pour recueillir les urines collectées dans une poche discrète fixée à la jambe ou la cuisse).des fuites urinaires (lors du retrait de la sonde à partir du 7e jour) et des troubles de l’érection peuvent également survenir.
Incontinence post-opératoire : combien de temps durent les fuites urinaires après l’ablation de la prostate ?
Après l’intervention, les fuites urinaires sont le plus souvent transitoires et régressent progressivement en quelques semaines. « Généralement, tout rentre dans l’ordre grâce à des séances de rééducation du périnée et du sphincter chez un kinésithérapeute, rassure le spécialiste. L’incontinence irréversible est rare, mais possible lorsque la chirurgie doit être complétée par une radiothérapie complémentaire. »